Chaque pays reflète une histoire, son histoire. Une histoire qui nous envoie à la découverte de nos traditions et cultures. Des cultures qui font notre fierté et la richesse de notre patrimoine. Un patrimoine National mais aussi mondial; Un patrimoine aujourd’hui menacé.
Le Togo, petit pays (comme aime le dire certains) de l’Afrique de l’Ouest, est un pays de tradition. Cher(e)s lecteurs et lectrices nous allons vous faire voyager à travers cet article au nord du Togo à la découverte d’un peuple d’une Civilisation et d’une culture intemporelle. Nous allons ensuite vous exposé une réalité qui réveilleras à coup sur votre conscience.
QUI SONT-ILS ?
A une cinquantaine de kilomètres au Nord de Kara, on découvrira le paysage koutammakou, classé au patrimoine mondial par l’UNESCO en (2004).Le Koutammakou du Togo couvre les cantons de Nadoba, de Warango et de Koutougou et s’étend entre la rivière Kéran et la République du Bénin. Il est limité : au Nord-Est par la Sous-Préfecture de Boukoumbé (République du Bénin), au Nord-Ouest par la Préfecture de l’Oti et le Canton de Pessidé , au Sud-Est par la Préfecture de Doufelgou, au Sud par le Canton de Kandé. Le Koutammakou du Togo prend la forme d’un quadrilatère irrégulier de 50 000 hectares. Le Koutammakou est un paysage culturel vivant particulièrement représentatif des traits culturels des groupes ethniques de la région du Sahel. Leur territoire est à cette image, un témoin des fabuleuses connaissances de ce peuple et de sa recherche constante de l’harmonie entre les hommes, mais aussi de l’harmonie entre l’homme et la nature qui l’entoure. Le Koutammakou possède toujours ses caractéristiques en matière d’aménagement du territoire, marquées par les concessions éparses, les zones agricoles qui les entourent, les collines aménagées en terrasses, les bosquets et autres lieux sacrés, les cheminements rituels, et des zones vierges. Le Koutammakou possède toutefois une caractéristique toute particulière. En effet, la takienta, l’habitat familial de base, dans lequel tout est à la fois technique, utilitaire et symbolique est unique en son genre. Si nombre d’habitats dans la région possèdent des dimensions symboliques assez fortes, aucun d’eux ne possède une interrelation aussi complète entre symbolisme, fonction et technique. La volonté persistante des Batammariba de conserver leur indépendance et leur liberté, mais aussi un certain isolement géographique du Koutammakou située au Togo, ont fait que cette zone a particulièrement bien conservé sa forte identité et mérite donc d’être protégé et conservé, tout en permettant à ses habitants de poursuivre un processus d’amélioration de leurs conditions de vie.
UNE EXCEPTIONNELLE SINGULARITE
Le Koutammakou du Togo est exceptionnel dans le sens où il représente un sommet de particularisme au milieu de territoires occupés par des populations ayant des cultures proches. Le Koutammakou du Togo trouve une continuité au Bénin. Il est à noter que la zone côté Togo est en situation plus enclavée, ce qui fait qu’elle a connue moins de transformations que la zone béninoise, qui connaît notamment plusieurs centres urbains assez importants dans lesquels les valeurs propres aux Batammariba persistent mais de façon beaucoup moins évidentes. La délimitation du site et la mise en place d’un plan de gestion pour la partie béninoise pourrait donc être des opérations beaucoup plus délicates.
Le paysage culturel de 50 000 ha doit son aspect remarquable à ses Takienta, maisons à tourelles qui sont le reflet de la structure sociale, ainsi qu’à ses terres agricoles et ses forêts, et à l’association entre le peuple et le paysage. Un site exceptionnel tant pour le caractère authentique des populations locales que pour leur habitat traditionnel: les takienta.
Le Koutammakou est un exemple éminent d’occupation du territoire. Il est traditionnel et, non seulement représentatif, mais complètement en correspondance avec la culture des Batammariba. Le Koutammakou possède toujours ses caractéristiques en matière d’aménagement du territoire, marquées par les concessions éparses, les zones agricoles qui les entourent, les collines aménagées en terrasses, les bosquets et autres lieux sacrés, les cheminements rituels, et des zones vierges. Le site ne possède sa signification complète que par rapport aux croyances à partir desquelles il a été modelé. Inspirés par leur environnement, les esprits et les souffles qui l’habitent, les Batammariba ont développé une culture mêlant judicieusement aspects techniques, sociaux et religieux. Leur territoire est un témoin des fabuleuses connaissances de ce peuple et de sa recherche constante de l’harmonie entre les hommes, mais aussi de l’harmonie entre l’homme et la nature qui l’entoure. Le Koutammakou possède une caractéristique exceptionnelle. La takienta, la cellule de base de l’habitat traditionnel, dans laquelle tout est à la fois technique, utilitaire et symbolique est unique en son genre. Peu d’habitat traditionnel dans le monde possède une interrelation aussi complète entre symbolisme, fonction et technique, résultat d’un exceptionnel génie créateur des Batammariba. C’est d’ailleurs ce génie créateur qui a suggéré leur nom, Batammariba, puisque celui-ci a pour signification « Ceux qui façonnent la terre » que certains anthropologues, ont traduit par extension, « Les bons maçons ». Même s’il possède certaines caractéristiques qui lui sont propres, le Koutammakou est un paysage culturel vivant particulièrement représentatif des traits culturels des groupes ethniques de la région du Sahel qui, avides d’indépendance et de liberté n’ont jamais été assimilés ou asservis par les royaumes qui se sont développés dans la région jusqu’au 19éme siècle. Les Batammariba accordent une grande importance à la notion de pays et à celle d’espace dont la forme résulte de l’aménagement séculaire et historique du territoire. En fait, au-delà de l’habitat, c’est bel et bien l’entièreté du paysage qui a été façonnée de façon à respecter les croyances, mais aussi les volontés d’indépendance, d’équilibre et d’unité de la communauté. Les villages se créent pour répondre aux besoins d’espace, ou à la suite de litiges et conflits claniques qui provoquent le départ d’une partie des membres du clan ou du lignage d’origine. C’est ainsi que les Batammariba conservent leur tradition d’une non centralisation du pouvoir. La création d’un nouveau village obéit au mythe de création du premier village par « Kuyé », le Dieu créateur, architecte du monde qui construisit la première « Takienta » pour l’homme et les divinités Le fondateur d’un nouveau village se détache de son clan de base, bâtit sa « Takienta », une Takienta-mère, sur le modèle original avec toutes les configurations initiées par Kuyé (tours, greniers, terrasse,…).
Ce site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2004. Dans ce paysage, la nature est étroitement associée aux rituels et aux croyances de la société. Mais malgré toute cette singularité, et une isolation géographique naturelle le site des Koutamakou tombe en ruine depuis quelques années. Les occupants du site sont confrontés à beaucoup de problème dont un dilemme majeur : garder cet habitat naturel tel quel en continuant une vie de plus en plus précaire ou embrassé la modernité et perdre leur statut privilégié.
Aujourd’hui nous devons vite considérer ces problèmes et trouver les voies et moyens pour sauvegarder notre patrimoine culturel pour la postérité.
UNE GESTION ADÉQUATE POUR UNE PROTECTION DURABLE
Pour mémoire, le site KOUTAMMAKOU dispose d’un plan de gestion, qui mis à part une vision claire pour le site, pose les objectifs suivant à l’horizon 2012 : mettre en place une protection juridique et un mécanisme de gestion efficace pour la conservation et la promotion du Koutammakou , valoriser la culture tammari et promouvoir un tourisme respectueux des valeurs intrinsèques du site , contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Batammariba. Les différents partenaires et acteurs de ce plan se réunissent deux fois par ans à l’initiative du chef du Service de Conservation et de Promotion du Koutammakou.
Aujourd’hui nous devons améliorer d’avantage les outils mise en place par le plan de gestion du site au niveau de la protection juridique mais surtout dans la gestion efficace et la promotion touristique de la localité. C’est sur ce dernier point que repose le salut de ce site. Nous devons incessamment redynamiser le tourisme national et international, facilité l’écoulement des produits provenant du site, en particulier l’industrie textile et l’artisanat local ; Limité au maximum les impacts du mode de vie urbain sur les populations du site ; sensibiliser la population locale sur l’importance de la sauvegarde de leur culture.