Depuis quelques années, la production et la commercialisation de l’eau ensachée communément appelée « Pure Water » se sont développées au Togo. Cette prolifération d’entreprises d’eau, pour la plupart anarchiquement installées, constitue un risque de santé publique au regard des conditions de production de cette “source de vie”.
Pour remédier à ce risque et prévenir d’éventuels dangers, en application des dispositions du code de l’eau et celui de la santé, le Comité Interministériel de contrôle de la production et de l’exploitation des eaux minérales et de sources au Togo a démarré, par la région des Savanes, la sensibilisation des acteurs du sous-secteur de production d’eaux conditionnées au Togo.
L’atelier organisé à Dapaong (Chef-lieu de la région des Savanes) les 9 et 10 juin 2021 et présidé par le Préfet de Tône, monsieur Tchimbiandja Yendoukoa Douti avec à ses côtés, le Président du Comité, monsieur Akakpo Raouf, a regroupé les producteurs d’eaux conditionnées, les maires, la chefferie traditionnelle et les services déconcentrés de l’Etat.
L’objectif de cette campagne est de renforcer la sensibilisation à l’endroit de l’ensemble des acteurs concernés afin d’assainir et réglementer véritablement ce secteur de production d’eaux conditionnées, à savoir :
sensibiliser les acteurs du sous-secteur (producteurs et consommateurs d’eaux conditionnées) sur les dangers liés à la consommation des eaux conditionnées non agréées ;
présenter le cahier de charges pour l’obtention d’agrément de production, d’exploitation et de commercialisation des eaux minérales et des eaux conditionnées ;
sensibiliser les producteurs d’eaux conditionnées sur la nécessité de disposer d’un agrément avant d’exercer l’activité de producteur d’eaux conditionnées ;
échanger avec les autorités locales et traditionnelles (préfets, maires, conseillers municipaux, chefs traditionnels), la société civile et les comités locaux de développement sur leur rôle dans la gestion de ce secteur d’activité.
Le Comité, à la suite de l’atelier, a animé une émission radiophonique sur les ondes de la radio communautaire des savanes, et fait une descente de terrain pour visiter des installations existantes et s’assurer, d’une part, que les producteurs agréés respectent les obligations liées à l’agrément qui leur est accordé et, d’autre part, interpeler les producteurs qui opèrent dans l’illégalité à se conformer à la réglementation en vigueur au risque de tomber sous le coup de la rigueur de la loi.
Sur une quarantaine (40) entreprises enregistrées dans la région des savanes par le Comité interministériel de contrôle de la production et de l’exploitation des eaux minérales et de sources, seules trois (3) sociétés répondent au cahier de charges.
Au Togo la production et la commercialisation de l’eau minérale doivent répondre à un cahier de charges réglementairement définies. Toute entreprise désireuse de s’établir en qualité de productrice d’eau minérale, que ce soit en sachet ou en bouteille, doit fournir une carte d’opérateur économique, un certificat de conformité environnementale délivré par le ministère de l’environnement, une autorisation de prélèvement d’eau délivrée par le Ministère de l’eau, une fiche technique des installations et du personnel, la localisation du site, les résultats d’analyses, le certificat de salubrité délivré par le ministère de la santé.
Elle doit également démontrer l’existence de bloc sanitaire et prouver l’existence de contrat avec l’Institut national d’hygiène. Outre les documents administratifs, les autres éléments exigés visent à garantir la salubrité des lieux de fabrication et la potabilité de l’eau distribuée.